jeudi 10 mai 2007

Voter, cet acte égoïste.

S’il y a une chose que les représentants politiques ont bien appréhendé, et particulièrement cette année, c’est que de la politique les électeurs de comprennent rien. La charpente de leur schéma de séduction recouvre une réalité bien différente de celle vendue au commun des français, et des autres. Les mensonges fusent, la cité attendra.

Combien de personnes ont, pour tel ou tel candidat, fait leur choix en fonction des aboutissements éventuels sur leur propre vie, sur leur propre quotidien ? Combien sont-ils à promener leurs préférences autour de leur petit nombril insignifiant en tant qu’il ne représente rien d’absolu ? La politique, c’est la structure, le fonctionnement d'une communauté, d'une société. La politique concerne les actions, l’équilibre, ses rapports internes et ses rapports à d'autres ensembles. La politique est principalement ce qui a trait au collectif, à une somme d'individualités et de multiplicités.

Voter aujourd’hui, n’est-ce pas confondre individualité et individualisme ? Les projets communs, la construction, l’harmonisation… tout cela a-t-il rejoint le monde de l’utopie ?

Le fonctionnement de la campagne qui vient de se terminer, et les conséquences désastreuses du scrutin ne sont que l’aboutissement de la phase de putréfaction de la démocratie, entamée depuis bien longtemps.

Convoiter les voix de tout le monde, un par un, littéralement au porte à porte et dans le sens du poil, proposer ce que chacun souhaite (entendre), attiser les haines des haineux, encourager les rancoeurs des véhéments, tout cela revient à déconstruire encore un peu plus la cité. Et l’illustration de tout cela, ce n’est pas tant la présence de protagonistes célèbres, acteurs ou chanteurs au patrimoine exorbitant, sur le devant du décor , que l’appel aux valeurs travail, à l’assistanat, aux salaires et pouvoirs d'achat, aux hamsters et autres pécaris. Ratisser large, caresser l’axe central de l’égoïsme pur, et dur. Deux possibilités pour cela.

Acérer les crocs des conservateurs (je veux conserver mon argent pour moi), ou opposer (ceux qui se lèvent (tôt) aux oisifs). Ça, c’est pour ce qui est conscient et volontaire.

Le deuxième type de vote égoïste peut s'illustrer par deux exemples : je suis chercheur et je crains pour mon métier, je suis fonctionnaire et j’ai peur pour les conditions de travail… tout cela fonctionne à partir du même constat. Une élection est paradoxalement un acte qui casse la démocratie au sens où elle exacerbe les individualités au détriment de l’agencement de la société.

Aucun commentaire: